Chapitre
3 : Le
contrôle des flux de glucose,
source essentielle d’énergie des cellules musculaires
Pour
produire de l’énergie les
cellules musculaires ont besoin de glucose et de dioxygène
qu’elles prélèvent
dans le sang. La présence de transporteurs membranaires
(comme GLUT-4)
permet son entrée dans la cellule selon son gradient de
concentration. L’origine
du
glucose dans l’organisme est alimentaire. Il provient de la
digestion des
aliments. Il passe dans le sang au niveau de l’intestin
grêle. Cette entrée est
discontinue et dépend du rythme des repas. Elle est forte
après un repas et
quasi nulle en dehors des périodes de digestion. Transporteur
membranaire de glucose
B. Les
organes qui stockent le glucose Après
son
absorption intestinale, le glucose transite par la veine porte
hépatique. Les
cellules du foie (hépatocytes) prélèvent le
glucose et le stockent sous forme
de glycogène,
un polymère de glucose (glycogénogenèse).
Ce glycogène peut également être
dégradé (glycogénolyse) pour libérer
des molécules de glucose qui pourront alors rejoindre la
circulation sanguine.
Le foie a dont un rôle essentiel de régulation des flux de
glucose de
l’organisme. Les cellules musculaires contiennent des
réserves de glucose sous
forme de glycogène. Cependant, le glucose produit à
partir de glycogène ne peut
pas ressortir de la cellule. Il sera utilisé par les cellules
musculaires pour
leur propre consommation. Lors d’un effort physique, la demande en énergie donc en glucose augmente. Le muscle peut donc s’approvisionner en glucose à partir du glycogène musculaire. De
plus, il
prélève davantage de glucose plasmatique (dans le sang).
C.La
glycémie et sa régulation La
glycémie
correspond
au taux de glucose dans le sang. Sa valeur varie autour d’une
valeur de
consigne (environ 1g/L). Les apports en glucose étant
discontinus il est donc
nécessaire qu’un système de régulation
interviennent pour le bon
fonctionnement de l’organisme car les besoins sont constants
voire augmentent
en cas d’activité physique. 1.
Un
organe de contrôle : le
pancréas L’ablation
du pancréas entraine
une très forte hyperglycémie (glycémie
supérieure à la valeur de référence).
Cet organe a donc pour effet, globalement, de diminuer la
glycémie. Le
pancréas est constitué de deux
types de tissus. Un tissu dont les cellules produisent les sucs
pancréatiques
et un autre, formant des petits amas sphériques appelés ilots
de Langherans.
Ceux-ci
sont richement irrigués et contiennent deux types de cellules
endocrines
(cellules produisant des hormones) : -
Les
cellules béta produisant l’insuline - Les cellules alpha produisant du glucagon. Le pancréas
Les
effets des hormones sont
résumés dans le tableau suivant.
Tableau
comparatif des hormones pancréatiques impliquées dans la
régulation de la
glycémie La
sécrétion de ces hormones est, elle-même
contrôlée par la glycémie. Une hyperglycémie
stimule les cellules ß alors que
l’hypoglycémie stimule les cellules alpha. Le message
hyper ou hypoglycémiant
est codé en concentration d’hormones produites. Une forte
hyperglycémie conduit
à une forte production d’insuline et diminue la
sécrétion de glucagon et
inversement, ce qui ramène la valeur de la glycémie
à sa valeur de consigne. 2.
Les
flux de glucose perturbés,
les diabètes Une
mauvaise régulation des flux de glucose
peut avoir de graves conséquences. En France, plus de 5% de la
population est
touché par le diabète. Il s’agit de troubles de la
régulation marqué par une
hyperglycémie chronique. Il existe différents types de diabètes,
mais deux
d’entre eux regroupent la quasi-totalité des malades. a)
Diabète
de type 1 : un
défaut de production d’insuline Le
diabète
insulinodépendant (diabète
de type 1) se déclare
chez les individus jeunes (avant 20 ans le plus souvent, avec un pic au
moment
de la puberté). Les patients montrent un amaigrissement
malgré une alimentation
normale voire excessive, une soif intense avec polyurie
(émission d’urine très
importante). Les analyses révèlent une glycémie
très élevée (jusqu’à 4g/L) et
la présence de glucose dans les urines. Cette forme de
diabète est due à une destruction
des cellules ß du pancréas productrices
d’insuline suite à une réaction autoimmune.
Sans insuline les cellules n’absorbent plus assez de glucose
sanguin, et
dégradent alors les lipides et protéines pour produire de
l’énergie dont elles
ont besoin. Cela produit des déchets toxiques (corps
cétoniques) qui sont
rejetés dans le sang puis évacués dans les urines
avec l’excès de glucose. b)
Diabète
de type 2 : une
insulinorésistance Le diabète non insulinodépendant (diabète de type 2) affecte plutôt des personnes âgées de plus de 45 ans, en surpoids et menant une vie très sédentaire. Si le mode de vie augmente fortement le risque de déclencher ce type de maladie, les prédispositions génétiques sont presque toujours présentes. Au moment du diagnostic, la glycémie à jeun est supérieure à la normale, mais sans atteindre des valeurs extrêmes. La maladie s’installe progressivement quand l’insuline commence à perdre de son efficacité sur ses cellules cibles. Les cellules béta en augmentent leur sécrétion et, pendant plusieurs années, il y a ainsi production croissante d’insuline qui est de moins en moins efficace : les cellules cibles deviennent insulinorésistantes. Puis, le fonctionnement des cellules beta est altéré, la production d’insuline décroit et le patient commence à présenter des hyperglycémies modérées. Des hyperglycémies plus importantes marquent le début de ce type de diabète. C’est par son caractère silencieux et progressif que de nombreuses personnes atteintes l’ignorent et ce sont des complications qui s’installent qui révèlent qu’ils sont atteints.
|